Vraiment, soyons francs pour un moment, on est tous hypocrite. Et pour être précis, par « nous » je veux dire nous Tunisiens, même si je crois que c’est vrai pour tout le monde mais pour nous cela prend une autre dimension.
Franchement qui de nous, n’a pas vu un comportement qu’il a critiqué sachant que lui-même a fait la même chose ou au moins a essayé de faire de même? Arrêtons de dire qu’on est parfait et que les autres ont tort. Tout le monde critique la façon de conduire des Tunisiens moi y compris, mais ne faisons pas partie de ces mauvais conducteurs ? Vraiment ? La preuve est quand un incident se passe sur la route entre deux conducteurs, les deux vont jurer que ce n’est pas leur faute et que c’est l’autre qui a tort. Les deux s’en vont raconter leur version respective de ce qui s’est passé et de la façon dont les conducteurs tunisiens se comportent sur la route. Je vous lance un défi, montrez moi du doigt un bon conducteur tunisien, juste un !!! Et ce n’est qu’un exemple, soyez honnêtes et dites moi si j’ai tort !
Comment peut-on se reformer si on ne prend pas les choses en contrôle et on n’admet pas notre défaillance en tant que membres de la même société. Pourquoi on a toujours raison et les autres ont toujours tort ? Pourquoi ? Pourquoi est ce que chaque individu pense qu’il détient la vérité et ne recule pas d’un pouce sur sa position même si parfois au fond il sait qu’il est à cours d’argument ? Pourquoi ? Et ne me dites pas que vous ne faites pas partie de nos chers compatriotes qui au cours d’une discussion préfèrent mourir avant de vous dire qu’ils ont peut être tort ou même qu’il ya du vrai dans ce que vous dites. Ok ? Au fait c’est très simple, donnez moi l’adresse d’un post ou il y a eu une discussion productive ou un des protagonistes s’est rétracté ou a fait évoluer sa pensée sur un problème. Au fait on est tous des donneurs de leçons imbus de nous même et qui avons toujours raison n’est ce pas ?
Au fait, on mérite ce qu’on a. Nos dictateurs eux sont les seuls à être moins hypocrites que nous, ils nous ont fait savoir sans nous le dire qu’ils sont la pour toujours et nous ont montré clairement ce qui nous attend si on ne se la boucle pas. On le comprend et ils savent qu’on le comprend. Mais on est plus hypocrite car je n’ai a ce jour jamais discuté avec une personne en Tunisie qui n’a pas admis que le système est pourri et corrompu et dictatorial, même les blogueurs patriotes, je vous parie qu’avec leurs amis intimes ils disent la même chose mais ils en profitent. Mais que fait-on à part en discuter à voix basse en privé ? Rien ? Même les actions populaires qui surgissent ici et la comme dans le bassin minier ou autre est le fruit de désespoir de gens qui n’ont plus rien à perdre, c’est presque vu comme un acte de suicide. On en parle, on poste des notes, on dit que ce n’est pas juste, qu’il faut faire quelque chose, bla, bla, bla.. et on passe a autres choses plus importantes comme le débat sur le rôle de la religion :-) (Putain ce que cela m’emmerde..)
Qui n’a pas discuté de la situation politique et sociale catastrophique de ce pays ? Je suis sur que tous on en parle tout les jours, mais qu’est ce qu’on fait ? Rien ? On se donne l’impression qu’on n’est pas partie prenante du problème, on se convainc qu’on ne peut rien faire, c’est la faute aux autres, aux vendus, voleurs, bla, bla, bla… Eh ben non, chers concitoyens, on est le problème et on peut être la solution si on veut. On est le problème, c’est nous qui devrons être en position de force ici, nous le peuple. Lisez un peu Abul Kacem Chabbi et vous comprendrez. N’a-t-il pas dit « Si le peuple veut vivre, le destin ne peut qu’obtempérer ».
On a mis en place ce système, et on en fait partie et on l’alimente, et le plus beau c’est qu’on s’en plaint tous les jours que dieu fait. Peut être on le fait pour nous deculpabiser car on n’est pas capable de le changer, qu’on est comme je l’ai dit ci-dessus un peuple d’individu qui doit sentir qu’il a toujours raison et qu’il ne fait jamais partie du problème, c’est les autres toujours. Comble d’hypocrisie et de fatalisme. On est les premiers à critiquer que les tunisiens vivent au dessus de leur moyens, alors qu’on l’est aussi. On est les premiers à critiquer notre société patriarcale ou la liberté n’existe pas et ou le père décide de tout et ne s’occupe de rien, ou la mère fait tout et ne reçoit rien ou l’enfant est confus par les différentes personnes qui interviennent dans sa vie et qui lui « ordonnent » de faire des choses contradictoires que eux-même ne respectent pas. Un père qui prétend aimer ses enfants mais qui passe son temps avec sa maitresse, au bar, café ou mosquée. Le devoir parental se mesure au nombre de Nikes et 501 qu’on achète a nos enfants tout en critiquant le même comportement dans d’autres familles. On passe notre temps a se chamailler, a prouver qu’on est meilleur que l’autre, qu’on a raison, qu’on a une meilleure voiture, meilleure maison, meilleure conjoint, on a la bite la plus longue, les meilleurs enfants du monde et on en est la a cause des autres.
Quand est-ce qu’on va se réveiller et se regarder en face dans un miroir et agir comme des adultes « LIBRES » et non comme des moutons. Quand est ce qu’on va comprendre que c’est nous le problème, quand est ce qu’on va apprendre à écouter et penser et non a contre-attaquer et dire n’importe quoi pour nous donner raison. La vérité, personne ne la détient, elle est cachée et il faut la trouver.
Franchement, combien a-t-on de personnes dans notre vie de tout les jours, avec qui on veut avoir une discussion ou passer un bon moment tout en se sentant bien dans sa peau et sans se soucier de sa perception ou de ce qu’il va penser de vous. Moi quand je suis en Tunisie, a part ma femme personne ne répond a ces critères…
Quand est ce qu’on va penser que la première chose a faire est d’apprendre a être libre, en parlant mais en disant ce qu’on pense et pas pour impressionner ce qui est en face de nous. On doit commencer par admettre qu’on a complètement tort, que ce n’est pas la vie qu’on veut pour nos enfants, par admettre qu’on est hypocrites, parfois menteurs, et même lâches. La on peut commencer, en se libérant de nos complexes, en nous libérant de ce que les gens pensent de nous de les que dirait-on et de cette putain de pression du groupe. Quand est ce qu’on va commencer à chercher, trouver et poursuivre le chemin du bonheur, et la vie qu’on veut vivre indépendamment de ce que les autres pensent. La on va pouvoir commencer à faire changer les choses, a avoir une discussion franche, en disant et réclamant haut et fort comment on veut vivre, la on aura une chance. Je préfère mourir heureux tout de suite qu’avoir une vie ou je passe tout mes jours à essayer de paraitre heureux. Arrêtons l’hypocrisie et agissons.
Une fois qu’on passe cet obstacle, on pourra questionner ce système qui accepte et encourage la médiocrité. En commençant par se demander pourquoi, dans ce pays seul Dieu et l’autorité suprême sont les sources de toutes les lois du pays. Nous, le peuple on ne fait que subir l’application de ces lois et on sait bien comment ces lois sont appliquées. Le parlement ? on se demande qu’est ce qui s’y passe a part passer a 100% les projets de lois et de budgets qui leur sont parachutés. No représentants ne nous représentent pas. Je me demande combien d’entre nous savent qui est leur représentant ? Même s’ils ont tous voté pour eux. Ca c’est la médiocrité.
Médiocrité qu’on trouve partout. Ca commence par la façon dont on élève nos enfants, a leur apprendre à faire partie du troupeau, on tue le curieux, le rebelle, et le courageux en eux, pire encore on ne les laisse pas avoir confiance en eux même. La médiocrité qu’on retrouve ensuite dans l’éducation, la santé, l’industrie, l’administration, l’information et même le sport. Cette médiocrité est le résultat de notre hypocrisie et notre fatalisme. Le système est médiocre car il n’a pas été discuté, il ne reflète pas notre volonté, on ne l’a jamais choisi. On en fait partie, on le critique en privé sans jamais le dénoncer publiquement. Je suis sûr que le Tunisien n’est pas différent de l’européen ou américain. La preuve est que ceux qui partent dans les quatre coins du monde et s’installent a l’étranger, réussissent généralement leur vie jusqu’au jour ou ils remettent les pieds en Tunisie. Non le tunisien n’est pas médiocre, le système l’est pour la seule raison qu’on l’a accepté.
Je m’arrête ici car je sens la moutarde me monter au nez, rien qu’en parler honnêtement fait mal. C’est peut être pour cela qu’on est tous un peu hypocrite.
Ok, je retourne dans ma coquille et reprends mon hibernation, jusqu'à la prochaine interruption :). Tiens ca rime en plus… je sais, je sais, ca ne changera rien, mais ca me soulage au moins !!
PS : J’ai écrit ce texte il ya plus de deux semaines, mais depuis, chaque jour je décide de le publier le lendemain car tel ou tel va croire que c’est une réaction a un post ou a un incident blogospherique. Preuve de ma propre hypocrisie, moi qui croyais que je me suis débarrassé de ce comportement après 20 ans de vie à l’étranger… Ben non, chassez le naturel, il revient au galop.
Franchement qui de nous, n’a pas vu un comportement qu’il a critiqué sachant que lui-même a fait la même chose ou au moins a essayé de faire de même? Arrêtons de dire qu’on est parfait et que les autres ont tort. Tout le monde critique la façon de conduire des Tunisiens moi y compris, mais ne faisons pas partie de ces mauvais conducteurs ? Vraiment ? La preuve est quand un incident se passe sur la route entre deux conducteurs, les deux vont jurer que ce n’est pas leur faute et que c’est l’autre qui a tort. Les deux s’en vont raconter leur version respective de ce qui s’est passé et de la façon dont les conducteurs tunisiens se comportent sur la route. Je vous lance un défi, montrez moi du doigt un bon conducteur tunisien, juste un !!! Et ce n’est qu’un exemple, soyez honnêtes et dites moi si j’ai tort !
Comment peut-on se reformer si on ne prend pas les choses en contrôle et on n’admet pas notre défaillance en tant que membres de la même société. Pourquoi on a toujours raison et les autres ont toujours tort ? Pourquoi ? Pourquoi est ce que chaque individu pense qu’il détient la vérité et ne recule pas d’un pouce sur sa position même si parfois au fond il sait qu’il est à cours d’argument ? Pourquoi ? Et ne me dites pas que vous ne faites pas partie de nos chers compatriotes qui au cours d’une discussion préfèrent mourir avant de vous dire qu’ils ont peut être tort ou même qu’il ya du vrai dans ce que vous dites. Ok ? Au fait c’est très simple, donnez moi l’adresse d’un post ou il y a eu une discussion productive ou un des protagonistes s’est rétracté ou a fait évoluer sa pensée sur un problème. Au fait on est tous des donneurs de leçons imbus de nous même et qui avons toujours raison n’est ce pas ?
Au fait, on mérite ce qu’on a. Nos dictateurs eux sont les seuls à être moins hypocrites que nous, ils nous ont fait savoir sans nous le dire qu’ils sont la pour toujours et nous ont montré clairement ce qui nous attend si on ne se la boucle pas. On le comprend et ils savent qu’on le comprend. Mais on est plus hypocrite car je n’ai a ce jour jamais discuté avec une personne en Tunisie qui n’a pas admis que le système est pourri et corrompu et dictatorial, même les blogueurs patriotes, je vous parie qu’avec leurs amis intimes ils disent la même chose mais ils en profitent. Mais que fait-on à part en discuter à voix basse en privé ? Rien ? Même les actions populaires qui surgissent ici et la comme dans le bassin minier ou autre est le fruit de désespoir de gens qui n’ont plus rien à perdre, c’est presque vu comme un acte de suicide. On en parle, on poste des notes, on dit que ce n’est pas juste, qu’il faut faire quelque chose, bla, bla, bla.. et on passe a autres choses plus importantes comme le débat sur le rôle de la religion :-) (Putain ce que cela m’emmerde..)
Qui n’a pas discuté de la situation politique et sociale catastrophique de ce pays ? Je suis sur que tous on en parle tout les jours, mais qu’est ce qu’on fait ? Rien ? On se donne l’impression qu’on n’est pas partie prenante du problème, on se convainc qu’on ne peut rien faire, c’est la faute aux autres, aux vendus, voleurs, bla, bla, bla… Eh ben non, chers concitoyens, on est le problème et on peut être la solution si on veut. On est le problème, c’est nous qui devrons être en position de force ici, nous le peuple. Lisez un peu Abul Kacem Chabbi et vous comprendrez. N’a-t-il pas dit « Si le peuple veut vivre, le destin ne peut qu’obtempérer ».
On a mis en place ce système, et on en fait partie et on l’alimente, et le plus beau c’est qu’on s’en plaint tous les jours que dieu fait. Peut être on le fait pour nous deculpabiser car on n’est pas capable de le changer, qu’on est comme je l’ai dit ci-dessus un peuple d’individu qui doit sentir qu’il a toujours raison et qu’il ne fait jamais partie du problème, c’est les autres toujours. Comble d’hypocrisie et de fatalisme. On est les premiers à critiquer que les tunisiens vivent au dessus de leur moyens, alors qu’on l’est aussi. On est les premiers à critiquer notre société patriarcale ou la liberté n’existe pas et ou le père décide de tout et ne s’occupe de rien, ou la mère fait tout et ne reçoit rien ou l’enfant est confus par les différentes personnes qui interviennent dans sa vie et qui lui « ordonnent » de faire des choses contradictoires que eux-même ne respectent pas. Un père qui prétend aimer ses enfants mais qui passe son temps avec sa maitresse, au bar, café ou mosquée. Le devoir parental se mesure au nombre de Nikes et 501 qu’on achète a nos enfants tout en critiquant le même comportement dans d’autres familles. On passe notre temps a se chamailler, a prouver qu’on est meilleur que l’autre, qu’on a raison, qu’on a une meilleure voiture, meilleure maison, meilleure conjoint, on a la bite la plus longue, les meilleurs enfants du monde et on en est la a cause des autres.
Quand est-ce qu’on va se réveiller et se regarder en face dans un miroir et agir comme des adultes « LIBRES » et non comme des moutons. Quand est ce qu’on va comprendre que c’est nous le problème, quand est ce qu’on va apprendre à écouter et penser et non a contre-attaquer et dire n’importe quoi pour nous donner raison. La vérité, personne ne la détient, elle est cachée et il faut la trouver.
Franchement, combien a-t-on de personnes dans notre vie de tout les jours, avec qui on veut avoir une discussion ou passer un bon moment tout en se sentant bien dans sa peau et sans se soucier de sa perception ou de ce qu’il va penser de vous. Moi quand je suis en Tunisie, a part ma femme personne ne répond a ces critères…
Quand est ce qu’on va penser que la première chose a faire est d’apprendre a être libre, en parlant mais en disant ce qu’on pense et pas pour impressionner ce qui est en face de nous. On doit commencer par admettre qu’on a complètement tort, que ce n’est pas la vie qu’on veut pour nos enfants, par admettre qu’on est hypocrites, parfois menteurs, et même lâches. La on peut commencer, en se libérant de nos complexes, en nous libérant de ce que les gens pensent de nous de les que dirait-on et de cette putain de pression du groupe. Quand est ce qu’on va commencer à chercher, trouver et poursuivre le chemin du bonheur, et la vie qu’on veut vivre indépendamment de ce que les autres pensent. La on va pouvoir commencer à faire changer les choses, a avoir une discussion franche, en disant et réclamant haut et fort comment on veut vivre, la on aura une chance. Je préfère mourir heureux tout de suite qu’avoir une vie ou je passe tout mes jours à essayer de paraitre heureux. Arrêtons l’hypocrisie et agissons.
Une fois qu’on passe cet obstacle, on pourra questionner ce système qui accepte et encourage la médiocrité. En commençant par se demander pourquoi, dans ce pays seul Dieu et l’autorité suprême sont les sources de toutes les lois du pays. Nous, le peuple on ne fait que subir l’application de ces lois et on sait bien comment ces lois sont appliquées. Le parlement ? on se demande qu’est ce qui s’y passe a part passer a 100% les projets de lois et de budgets qui leur sont parachutés. No représentants ne nous représentent pas. Je me demande combien d’entre nous savent qui est leur représentant ? Même s’ils ont tous voté pour eux. Ca c’est la médiocrité.
Médiocrité qu’on trouve partout. Ca commence par la façon dont on élève nos enfants, a leur apprendre à faire partie du troupeau, on tue le curieux, le rebelle, et le courageux en eux, pire encore on ne les laisse pas avoir confiance en eux même. La médiocrité qu’on retrouve ensuite dans l’éducation, la santé, l’industrie, l’administration, l’information et même le sport. Cette médiocrité est le résultat de notre hypocrisie et notre fatalisme. Le système est médiocre car il n’a pas été discuté, il ne reflète pas notre volonté, on ne l’a jamais choisi. On en fait partie, on le critique en privé sans jamais le dénoncer publiquement. Je suis sûr que le Tunisien n’est pas différent de l’européen ou américain. La preuve est que ceux qui partent dans les quatre coins du monde et s’installent a l’étranger, réussissent généralement leur vie jusqu’au jour ou ils remettent les pieds en Tunisie. Non le tunisien n’est pas médiocre, le système l’est pour la seule raison qu’on l’a accepté.
Je m’arrête ici car je sens la moutarde me monter au nez, rien qu’en parler honnêtement fait mal. C’est peut être pour cela qu’on est tous un peu hypocrite.
Ok, je retourne dans ma coquille et reprends mon hibernation, jusqu'à la prochaine interruption :). Tiens ca rime en plus… je sais, je sais, ca ne changera rien, mais ca me soulage au moins !!
PS : J’ai écrit ce texte il ya plus de deux semaines, mais depuis, chaque jour je décide de le publier le lendemain car tel ou tel va croire que c’est une réaction a un post ou a un incident blogospherique. Preuve de ma propre hypocrisie, moi qui croyais que je me suis débarrassé de ce comportement après 20 ans de vie à l’étranger… Ben non, chassez le naturel, il revient au galop.
4 comments:
Je crois que le problème localement est bien plus grave que celui de l'hypocrisie, je pense que nous sommes dans une culture individualiste, bien pire qu'en Occident. L'important, c'est de tirer son épingle du jeu, peu importe si pour cela il faut renoncer à des convictions, à la force de l'exemple, à l'esprit communautaire. C'est la culture du chacun pour soi, du moindre effort et de l'incohérence.
Je suis comme toi étonné d'entendre certains critiquer, ou donner en exemple, ce qui se fait à l'étranger mais qui sont les premiers à user de passe-droit, à ne pas appliquer les règles quand elles ne les arrangent pas, à faire du lèche-botte à Monsieur X ou Y pour obtenir un privilège, etc. Je dis souvent que nous sommes ce que nous faisons, pas ce que nous disons ou ce que nous écrivons.
Hier, j'ai écrit un post "Au cas par cas", juste une ébauche pour tenter d'alerter sur cet esprit individualiste et paresseux qui nous interdit toute progresssion. La critique n'est bonne que si elle est constructive et qu'on l'applique à soi-même, idem pour le degré d'exigence.
Nous souffrons d'un grand manque d'ambition morale, et moi aussi, je vais m'arrêter là, et peut-être même arrêter d'espérer et faire comme tout le monde, penser aux miens et à moi avant tout, avant tous.
Ce n'est pas qu'on pense qu'on est parfait, on pense simplement qu'on est meilleur que d'autre. Se contenter de la médiocrité a au lieu de chercher à s'améliorer ou à devenir meilleur à corriger les choses à éliminer la3wej , c'est toute une culture à éradiquer.
Notre problème c'est qu'on n'est pas assez insatisfait, quand tu demandes à un tunisien comment vont les choses il te répondra avec un petit regard ennuyé : ça va, ça vaaaaa! En réalité ça ne va pas tant que ça mais nous avons institué le système D comme une nouvelle institution plus forte que la justice, l'ordre et la loi.
Pourquoi? d'abord parce que ce système existait même avant l'indépendance au milieu d'un chaos de lois injustes et d'applications injustes de la loi, et au milieu d'un système corrompu et qui encourageait la corruption les pistons et le système D.
Post indépendance rien n'a vraiment changé , peut être en intensité mais certainement pas dans le principe et donc les tunisiens ont continué à pratiquer une réaction et une réflexion erronée à un système erroné(puisque le système est m3awej don la3wej c'est la norme et l'ordre est l'exception , donc j'ai raison de pratiquer la3wej) , au lieu de chercher soit à casser ce système et à le reconstruire, soit à appliquer la loi et le bien indépendamment de la corruption du système peu importe ce que les autres font et peu importe ce qu'on perd en terme d'argent ou en terme d'opprtunités dans notre avenir ( ça me fait penser au film Leila's birthday de Rachid Masharawi essais donc de le voir)
Maintenant comment faire en pratiquer pour sortir de ce système, pas évident. A chaque fois que je rentre d'un voyage à l'étranger je me dis non je ne vais pas obéir au système 3wej je vais suivre mes principes et ainsi je serai plus heureuse, voici le résultat des courses pour mon dernier retour de voyage:
- j'avais décidé de suivre toujours les règles de la route (je suis piétonne) veut vert je passe, feu rouge je passe pas, je fais mon possible pour passer dans les passages piétons:
=> presque pas de passage piétons et quand il y en a il y a souvent une voiture en plein dessus soit en stationnement soit en attente du feu vert, la règle dit normalement que le piéton est prioritaire quand il traverse le passage piéton , ce n'est pas la règle à laquelle obéissent nos voitures résultat tu es obligé de t'arrêter au beau milieu de la route pour qu'une voiture passe ce qui est contraire à la loi.
=> dans certains ronds points et notamment dans celui qui me mène à mon boulot, les feux fonctionnement de manière erronées et donc en fait tu peux pas traverser au feu et dans certains passages il n'y a même pas de feux ni de passage piéton et donc tu es encore une fois obligé d'avoir recours au système D sachant que les voitures ont pris comme une règle qu'elles sont prioritaires.
=> Les trottoirs sont trop petits et sont souvent occupés par les voitures les commerces et les cafés. quand ils ne sont pas en mauvais état et ne sont pas noyés au milieu d'une mare d'eau et de boue à chaque fois qu'il pleut
=> Effectuer uen plainte sur toutes ses mauvaises conditions paraît du coup illusoire de la part d'une personne qui est locataire dans la zone et qui changera d'adresse à chaque fois qu'elle changera de boulot
- J'avais projeté de faire un 3ème cycle en France et malheureusement j'avais perdu mes relevés de notes , je vais donc à ma fac pour demander un duplicatat tout en sachant que ma fac ne me dois rien en réalité sur ce point:
=> on me demande de faire une demande officielle avec attestation de perte du commissariat et de la déposer au buireau d'ordre. 10 jours après l'administration me reproche de l'avoir fait.
=> On me fait comprendre que ma demande est tributaire du bon vouloir de la fac , que mes demandes répétées les encouragent à ne pas le faire (comme si on était des gosses dans une querelle de quartiers) et qu'ils pourraient aussi bien ne pas le faire que le faire dans un an ou trois mois. J'aurai certainement respecté leur point de vue si la règle pour eux était de ne pas donner de duplicatat ou de donner uniquement aux étudiants actuels. Mais cette logique de gamins est indigne des adultes qu'ils sont
=> Dans ces conditions et sachant que je suis limitée par un timing pour le dépôt de mon dossier et que je tiens à étudier plus qu'au respect d'une administration qui n'a pas de respect ni pour elle même ni pour ses élèves, si la fac ne me répond toujours pas ce samedi je vais être obligée de me trouver un piston pour les pousser à allumer leur PC et voir à l'intérieur si mes notes existent encore et appuyer sur le bouton imprimer.
En tant qu'expat tu as certainement plus de recul que moi là dessus , mais dis moi si dans ses conditions tu as encore la possibilité de toujours penser aux règles et à la loi en premier lieu, pour te donner une image c'est comme quand au milieu de ton trottoir il y a un tas de voitures à chaque fois tu es obligé de descendre du trottoir pour passer, au boût d'un certain temps tu en viens à défendre ton droit absolu et inaliénable à toujours marcher en dehors du trottoir. Tu t'indignes même qu'on puisse le remettre en question , mais dés que tu achètes une voiture la situation s'inverse tu t'indignes que les gens marchent en dehors du trottoir et tu trouves normal donc puisqu'ils agissent ainsi de leur refuser la priorité , tu t'indignes de ne pas avoir de place de parking et tu trouves donc normal de t'installer en plein milieu du trottoir "ça apprendra à l'Etat à me faire des places de parking" . A la longue en fait il ne s'agît plus uniquement de ne pas respecter les règles parce qu'on a pas de le choix , mais de ne plus respecter les règles par une sorte de vengeance envers l'Etat et un individualisme poussé , dû au mécontentement face au chaos dans lequel ils vivent (et qui en partie est dû à eux) c'est un cercle vicieux. Des gens dans les hautes sphères ne respectent pas et ne font pas respecter les règles , en cherchant à éviter les trous dans la chaussée les gens finissent par ne plus respecter les règles, ils ne sont pas heureux et se vengent en rendant tous leurs voisins dans le même état.
Maintenant toute la question est de savoir comment renverser la tendance, personnellement je proposerai de créer un club une sorte d'association pour le civisme et le respect des règles et pour la défense du citoyen face au chaos généralisé (on est plus encouragé à signer des pétitions et à se plaindre par rapport à l'état d'une chaussée lorsque cela est fait au sein d'un groupe)
En parcourant ton article j'ai relevé ses topics qui me paraissent les plus pertinentes:
-Têtue
-Arrogance (pas de modestie)
-Se comparer toujours avec les autres
-On accepte ce qui existe: laxisme
J'ai une conclusion que je tire de ton texte donc:
"le tunisien se sent pas bien dans ca peau,il ne s'accepte pas soit même,il n'a pas confiance en lui même" j'explique:
--têtue=> il se croit détenir la vérité,il n'accepte pas le faite qu'il ne connait pas tel ou tel chose,yhebb rouhou dima yefhemm fi koll chayy !
--arrogance=> chkoune kifou ,houa rahou yefhmelha et wlidha,hadd mayeghlbou ,il n'accepte pas ne pas avoir la compétence fel haja!
--se comparer avec les autres=> il veut montrer qu'il est mieux en tous même s'il est relativement mieux fi un aspect de dans la vie ( mieux in something est relatif car ça dépend de l'environnement ou chacun à évolué et a donné tel résultat,on peut naitre dans une famille littéraire et être excellent en langues puis passer sur tous les blogs corriger les erreurs des autres za3ma za3ma wah wah woh woh hekka tektebb...)
--Laxisme=> j'ai laissé cet aspect à la fin,que je trouve représente un trés grand maux,les gens en général n'ont pas appris à prendre des initiatives,à créer,à innover,on attend toujours que quelqu'un fasse le truc,heureusement que ça évolue je pense avec les nouvelles générations,c'est une question d'éducation et d'environnement.
Tu sais khouya samsoum en lisant ton texte,j'avais en tête cette phrase du coran que voici son sens:
"wala youghayyirou allahou mabi9awmen hatta youghayyirou ma bi2anfousihemm"
@Mad: tant qu'on ne commence pas par soi même, c'est une cause perdue
@Trainspotting: Je suis désolé pour tes déboires avec la fac, c'est vraiment la définition de la médiocrité. Une association, des lettres aux responsables, tout doit être essaye pour entamer un changement de mentalités ne pas tomber dans le fatalisme.
@Aymen: Tu as vraiment bien résumé le texte, c'est exactement le comportement de la majorité, ce que tu as décrit
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